« Après trois années, mon corps commence à être un peu fatigué. J’ai dû prendre la décision de mettre un terme à ma carrière de joueur professionnel, Stève Bonneau, co-capitaine du Royal de Montréal. »

Le joueur français est aux prises avec une hernie discale qui l’empêche de performer au plus haut niveau, jusqu’à nuire à sa qualité de vie : « J’ai de la difficulté à marcher quelques jours après un match, même chose pour les pratiques. À un moment donné, je dois prendre une décision. » Cette même blessure l’avait un peu bloqué en début de saison 2018 et, malgré du renforcement durant l’hiver, elle est revenue plus forte que jamais, forçant Stève a manqué plusieurs matchs cette saison. « La décision aurait été dure à prendre l’année dernière, mais la situation se détériore. Je dirais que c’est une page qui se tourne. »

Le natif de Mormaison, au Sud de Nantes, ne prévoit pas retourner vivre en France de sitôt. Il a la tête pleine de projets avec l’UGM (Ultimate Grand Montréal) et prévoit continuer à jouer au Ultimate dans des divisions inférieures à l’AUDL : « Ma vie est à Montréal, maintenant. Même si je ne joue plus au frisbee, j’ai ma blonde et mon travail à Montréal, je n’ai aucune intention de retourner en France. » Il y a des bonnes chances qu’on le revoie au Complexe Sportif Claude-Robillard dans les prochaines années.

Stève Bonneau au Royal de Montréal, c’est 102 passes et 17 buts en 33 matchs entre 2017 et 2019. Ses trois dernières années ont été riches en émotions, si bien qu’il n’est pas capable de mettre le doigt sur un moment en particulier de sa carrière professionnelle : « Il y a tellement de beaux souvenirs. Je dirais le premier match en carrière à Philadelphie. On était arrivé en retard et on était allé en double prolongation. Il y avait Quentin [Bonnaud] et, au début, on était en défensive. On avait été performant donc on nous avait mis à l’attaque et on a fait tous les points à la fin. Ça c’était un beau souvenir. Et puis, tous les matchs à la maison. Pour les Français que nous sommes, c’est une grosse surprise de voir toute la foule et les enfants à la fin pour la signature des autographes. Tous les efforts que tu mets au frisbee sont récompensés dans des moments comme ça. »

Stève tient à remercier les fans du Royal : « Vous êtes les meilleurs fans de la Terre. C’est juste incroyable, le bonheur que ça peut fournir aux joueurs. On ne le dit jamais assez, la chance qu’on a de jouer devant des partisans qui nous supportent dans les bons comme dans les mauvais moments. On vous doit beaucoup, si ce n’est que tout en fait. »

Il n’est pas en reste pour les artisans du Royal : « Je veux aussi remercier tous les propriétaires qui sont tout aussi passionnés que les fans. Ils font vivre la franchise du mieux qu’ils peuvent et de la meilleure des manières. Je veux remercier tout ceux qui touchent de près ou de loin le Royal de Montréal. »

Le dernier match de Stève Bonneau avec les couleurs du Royal de Montréal aura lieu dimanche prochain contre le Phoenix de Philadelphie, comme quoi ça se termine comme ça a commencé. Du moins, le Français fera tout en son possible pour disputer cette ultime rencontre. Il ne prévoit toutefois pas être dans l’émotion, préférant se concentrer sur son jeu : « Pour l’instant, je ne m’en rends pas trop compte, mais c’est sûr qu’il y aura un petit quelque chose quand on nommera mon nom sur le terrain pour la dernière fois.

Des éloges chez les joueurs du Royal de Montréal

Gabriel Monfette : « Dès son arrivée à Montréal, Stève s’est fait remarquer par ses qualités de leader, autant sur le terrain qu’en dehors. Sa vision du Ultimate a grandement aidé le Royal et le frisbee à Montréal. Je ne tiens que de bons souvenirs de ses années parmi nous, la grande famille du Royal. Cependant, je sais qu’il sera toujours présent dans le monde du Ultimate. Je lui souhaite des bons succès dans ses prochains projets. »

Kevin Quinlan (traduction libre) : « Jouer avec Stève a été un réel plaisir. Il a certainement une des meilleures longues passes que je n’ai jamais vues. Quand je repense à son parcours avec le Royal, je suis extrêmement fier de ce qu'il a accompli. Je sais que la route a été difficile, avec la barrière de la langue, des blessures multiples et les changements de formation d'année en année, mais Stève a travaillé dur pour être un bon coéquipier. Il a tellement de passion pour le jeu et ça se voit sur le terrain. C’est terrible quand un joueur si formidable doit mettre un terme à sa carrière de cette façon, mais je suis sûr qu’il continuera à s’engager et à aider cette organisation à atteindre son plein potentiel. »

Miguel Goderre : « La première fois qu’il est venu à Montréal, je l’ai lifté avec Quentin [Bonnaud] et Sacha [Poitte-Sokolsky]. Je l’ai immédiatement apprécié. Après ça, j’ai joué beaucoup avec lui, ce fût un coéquipier formidable. Je souhaite qu’il reste proche du Royal parce que c’est vraiment un de mes bons amis. Je suis vraiment déçu qu’il parte à la retraite mais ça va toujours rester un excellent joueur pour moi. Il aura été un joueur d’impact pour le Royal de Montréal jusqu’à la toute fin. »